Bydgoszcz (Pologne) - Académie de Musique

Pour la conception de l’orgue, il a été choisi de copier l’orgue Jean-André Silbermann de Bouxwiller (67) en y ajoutant un Écho. Nous sommes particulièrement heureux que les souhaits des porteurs du projet puissent aujourd'hui croiser nos propres aspirations en matière d’idéal organistique.

Un survol très rapide - et forcément schématique - de l'histoire de l'orgue en Alsace et des Silbermann, le foisonnement d’artistes musiciens et compositeurs en cette fin du XVIIe siècle et pendant tout le XVIIIe siècle à Strasbourg, les constantes et les enrichissements que l'on observe, peuvent, dans le cadre d'une création d'un orgue au XXIe siècle, servir de noyau à un instrument, certes non « à tout jouer », mais tout de même d'une certaine universalité. 

Pourraient y côtoyer les couleurs infinies de l'orgue parisien (Andreas Silbermann est allé à Paris pour se « former au goût Français ») et leurs vertus polyphoniques, avec les ingrédients propres au chant accompagné et leurs mélanges de jeux tels qu'ils se sont établis dans le dernier tiers du XVIIe siècle et le XVIIIe siècle. 

Avec des étendues de clavier/pédalier au Ré, et avec le tempérament, très polyvalent, retrouvé sur le positif Silbermann du Musée des Arts Décoratifs de Strasbourg, un tel orgue, même s'il se ferme à l'interprétation de certaines esthétiques (symphonique ou romantique par exemple), offre une exceptionnelle ouverture à presque toutes les écoles européennes à partir des années 1620 et, par extension, de tout le XVIIe et XVIIIe siècle (sans exclure Couperin ou Grigny, Balbastre, etc.), surtout aux écoles allemandes autour de Buxtehude et de Bach, sans exclure, loin s'en faut, beaucoup d'œuvres contemporaines, la stimulation d'œuvres à venir ou l'improvisation.